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Apple Music : les 100 meilleurs albums

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The Marshall Mathers LP

Eminem

80

Provocateur, accrocheur et pensé pour agacer le monde entier.

De l’aveu même d’Eminem, The Marshall Mathers LP correspond à son apogée. Il était déjà une véritable dynamite depuis son légendaire The Slim Shady LP, sorti un an auparavant, mais ici ses provocations sont encore plus cinglantes (l’ultraviolence de « Kim »), et certaines punchlines font partie des plus percutantes de la pop du début des années 2000 (« The Real Slim Shady »). Avec « Stan », il a non seulement inventé un des mots les plus incontournables de la pop culture du XXIème, mais il a surtout réussi à dépeindre le désespoir quotidien aussi précisément qu’une chanson de Springsteen.

« Je rappe pour être le meilleur rappeur... Quand on se surpasse comme ça, c’est ce qui inspire la grandeur. »

Eminem

Cela dit, l’album s’est également retourné contre Eminem, lorsqu’il a utilisé des insultes homophobes à l’encontre de ses détracteurs. Ces plaisanteries ont dilué le message qu’il voulait transmettre, à savoir qu’il servait de bouc émissaire pour des problèmes plus importants. « Wasn’t me, Slim Shady said to do it again » [« Ce n’était pas moi, Slim Shady m’a dit de recommencer »] rappe-t-il sur « Who Knew », se faisant l’interprète d’un adolescent armé. « Damn, how much damage can you do with a pen? » [« Bon sang, combien de dégâts peut-on faire avec un stylo ? »] Un an plus tôt, Eminem affirmait que Dieu l’avait envoyé pour faire enrager le monde. The Marshall Mathers LP lui a permis de se rapprocher à pas de géant de ce dessein.

Une photo d’Eminem
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Norman F*****g Rockwell!

Lana Del Rey

79

Elle oscille entre satire et sincérité, et c’est à vous de faire la différence.

Les rêveries de Lana Del Rey sur Hollywood et les Hamptons rappellent — et célèbrent — à quel point ces lieux peuvent être vides et sinistres. Malicieux et vif, Norman F*****g Rockwell! est une véritable déclaration d’authenticité, signée par une artiste qui s’est construite en transgressant les codes. Elle se raconte entre la sincérité et la satire, et nous invite à percevoir les différences.

La conclusion de l’album, « hope is a dangerous thing for a woman like me to have - but I have it » [«  l’espoir a quelque chose de dangereux pour une femme comme moi — mais j’en ai  »], ressemble à une confession, une confession intime à la première personne, réfléchie et chantée sur de simples accords de piano. Mais cette citation est aussi un éclat cinématographique, entremêlant des références à l’écrivaine Sylvia Plath et des anecdotes tirées de sa propre vie pour nous amener à nous interroger, une fois de plus, sur ce qui est réel. Lorsqu’elle répète l’expression « a woman like me » [«  une femme comme moi  »], on a le sentiment qu’il s’agit d’une provocation. Au cours des dix dernières années, elle a multiplié les personnalités : marginale et idole de la pop, rêveuse et sorcière, pin-up et poétesse, pécheresse et sainte, dans le but de les rendre toutes vaines. Ici, elle propose quelque chose d’encore plus audacieux : « The only thing more dangerous than a complicated woman is one who refuses to give up. » [«  Une femme qui refuse d’abandonner est encore plus dangereuse qu’une femme compliquée.  »]

« Elle est si mystérieuse. J’ai l'impression de savoir de quoi elle parle... mais ensuite, on a presque l’impression de ne pas réussir à la comprendre. »

Miranda Lambert

Norman F*****g Rockwell! par Lana Del Rey