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Apple Music : les 100 meilleurs albums

Illustration de la pochette de l’album @@album_name@@ par @@artist_name@@.

Ready to Die

The Notorious B.I.G.

32

Avec ce premier album, le rap de bad boy est devenu tout un art.

En intitulant son premier album Ready to Die, Christopher Wallace résume de manière franche son style lyrique intrépide et sans compromis, ainsi que son sentiment que la mort peut le faucher à tout moment. Bien qu’il ne soit pas le premier à rapper sur les plaisirs et les pièges du trafic de drogue, Biggie Smalls élève cette forme artistique au rang d’art divin, avec une honnêteté brutale.

Une photo de Notorious B.I.G.

Avec « Things Done Changed », morceau autobiographique, le rappeur de 22 ans donne directement le ton, en abordant sans détour la criminalité et la culture de Brooklyn. Les conséquences de cette vie sont mises à nu à travers l’hymne « Gimme the Loot » et dans la conclusion « Suicidal Thoughts », qui se termine par le son de son propre suicide.

Mais à cette toile de fond mêlant mort et violence, Big ajoute également des moments d’aspiration et de confiance. Sur le single révélateur « Juicy », il professe son amour pour le hip-hop à travers le récit de son ascension personnelle, un exercice tellement exemplaire que peu de monde, voire personne, n’a réussi à s’en approcher depuis. Adoucir les rimes de malfrats de rue avec une production lustrée et calibrée pour la radio : une formule que JAY-Z, 50 Cent et les stars du rap d’aujourd’hui continuent d’appliquer.

« Ready to Die résiste à l’épreuve du temps car l’histoire reste toujours la même. »

DJ Mister Cee

Producteur

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Jagged Little Pill

Alanis Morissette

31

Une méditation sur le chaos sans complaisance et finalement pleine d’espoir.

Le troisième album d’Alanis Morissette (qui fait suite à deux albums de pop pour ados classés au Top 40 dans son pays natal, le Canada) est à la fois poétique et direct, cynique et idéaliste, sarcastique et plein de bon sens. Ce disque iconique porte des critiques acerbes sur le catholicisme, la technologie et les jeunes hommes, une posture frontale que peu d’artistes ont eu le courage d’emprunter par la suite. Aussi, lorsque l’ancienne star de Nickelodeon, âgée de 21 ans, l’a publié en 1995 après avoir été écartée par son label, sa vision du monde sans complaisance a ouvert une voie, offrant un niveau de franchise et de vulnérabilité qui a inspiré plusieurs générations d’artistes après elle, dont Taylor Swift et Olivia Rodrigo.

« Je me souviens m’être dit que je n’arrêterais pas d’écrire tant que je ne serais pas entièrement satisfaite de mon travail. »

Alanis Morissette

Au-delà des mélodies accrocheuses et des harmonies éclatantes de l’album, se cachent des observations sur le désordre et la banalité de la vie. La fragilité humaine est un sujet central : elle est distraite sur « All I Really Want » ou encore désorientée par le bonheur sur « Head Over Feet ». Pourtant, même si l’esprit de l’album tourne autour de la désillusion, son héritage est porteur d’espoir — avec cette idée que saigner, crier et apprendre, c’est aussi, en fin de compte, vivre. C’est peut-être la raison pour laquelle, malgré toute son angoisse et sa colère, Alanis reste relativement tendre avec elle-même. Dans le sympathique « Hand in My Pocket », une capsule temporelle composée essentiellement de cigarettes et de taxis, elle se pardonne de ne pas avoir tout compris.

Jagged Little Pill par Alanis Morissette